La réduction générale des cotisations patronales, anciennement appelée réduction Fillon, constitue un levier essentiel pour les entreprises employant des salariés rémunérés jusqu’à 1,6 SMIC. Alors que les paramètres de calcul pour 2025 viennent d’être officialisés par décret du 4 avril 2025, entrant en vigueur le 1er mai prochain, il convient de faire le point sur les modifications intervenues et leurs implications pratiques pour les employeurs.
Le champ d’application du dispositif
Ce mécanisme d’allègement concerne l’ensemble des salariés dont la rémunération annuelle brute n’excède pas 34 595 € (soit 1,6 fois le SMIC annuel au 1er novembre 2024). Le dispositif s’applique sans distinction aux contrats à durée indéterminée, aux contrats à temps partiel ainsi qu’aux contrats en alternance, dès lors que les salariés cotisent à l’assurance chômage.
Les éléments clés du calcul
Le calcul de la réduction nécessite la prise en compte de plusieurs paramètres :
La valeur du SMIC en vigueur durant la période d’emploi
Les taux actuels des différentes cotisations sociales patronales
Le paramètre T, coefficient déterminant fixé annuellement par décret
Une nouveauté notable depuis le 1er janvier 2025 : la prime de partage de la valeur (PPV) doit désormais être intégrée à la fois dans l’assiette de calcul de la réduction et dans la formule déterminant le coefficient de réduction.
La formule de calcul actualisée
Le coefficient de réduction se calcule selon la formule suivante :
(T/0,6) × [1,6 × (SMIC annuel/rémunération annuelle brute) – 1]
Pour 2025, le SMIC de référence est fixé à 11,88 € de l’heure, ce qui correspond à :
Un SMIC mensuel de 1 801,80 € (sur la base de 35 heures hebdomadaires)
Un SMIC annuel de 21 621,60 €
Les modifications intervenant au 1ᵉʳ mai 2025
Plusieurs évolutions impactent le paramètre T à compter du 1er mai 2025 :
La baisse de la contribution patronale d’assurance chômage de 4,05% à 4%
L’actualisation du taux mutualisé AT/MP, avec une prise en compte plafonnée :
À 0,46% pour janvier-avril 2025
À 0,50% pour mai-décembre 2025
En conséquence, les nouvelles valeurs du paramètre T deviennent :
0,3193 pour les entreprises de moins de 50 salariés
0,3233 pour les entreprises de 50 salariés et plus
Les spécificités selon l’effectif
Les entreprises franchissant le seuil des 50 salariés bénéficient d’une période transitoire de cinq ans leur permettant de conserver le taux applicable aux petites entreprises (0,10%). Cette disposition vise à atténuer l’impact du changement de catégorie.
Perspectives pour 2026
La LFSS 2025 annonce des modifications substantielles pour l’année prochaine, avec notamment la suppression du mécanisme de réduction des taux des cotisations patronales maladie et allocations familiales. Cette évolution laisse présager une refonte complète du dispositif, invitant les entreprises à anticiper ces changements.
Conclusion :
L’entrée en vigueur de ces nouveaux paramètres au 1er mai 2025 implique pour les services paie et RH une attention particulière dans le calcul des cotisations. La prise en compte correcte de ces évolutions, combinée à l’intégration de la prime de partage de la valeur, est essentielle pour optimiser le bénéfice de la réduction tout en garantissant la conformité sociale de l’entreprise. Les services comptables devront par ailleurs rester attentifs aux annonces concernant la réforme prévue pour 2026.



